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Une passante, 21 ans, Ajaccio
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J'avoue que je suis apparue insensée tout le long. Pourtant, tout fait sens à présent. Emprisonnée dans mon personnage, je crains qu'il me faille renoncer. J'avoue que j'ai merdé. Je t'ai laissé penser ce que tu redoutais, que je sois aussi froide que le marbre et aussi frivole que les apparences te le laissaient présager. Pire, j'ai menti. Je suis passée pour une aberration, une effrontée qui n'a rien à offrir. J'ai tout fait pour que tu me méprises, j'ai été d'une maladresse inouïe, et j'avais tellement peur. Je te jure ne même pas savoir comment j'ai pu aller si loin dans la parodie. Mais je ne savais pas alors vers quoi j'allais, et quelle voie j'empruntais. Je suis de celle qui contrôle tout, pourtant cette fois j'ai marché tout le long sans réfléchir, et j'ai croisé quelqu'un au bout : moi, telle que je suis, sans mon cynisme en toc, sans comédie, pleine de tendresse pour toi. Je m'arrête et ouvre les yeux : tu n'es plus là, j'ai tout foiré. Et je sais ce que tu penses de moi, c'était ma mise en scène, comment l'ignorer. J'avoue, ça me tue. J'aimerais être aussi légère qu'avant, et prendre ça comme un jeu sans conséquences, mais c'est impossible, car les élans profonds et sincères ont eu raison de ma fausse vanité. Aveugle jusqu'au bout, j'avoue n'avoir rien compris. Étouffée par mon orgueil, je suffoque d'être aussi malheureuse. Moi et mes regrets allons continuer la route qui, peut-être, pour l'instant, ne sera pas aussi belle qu'elle aurait pu l'être. Car la vie ne mettra plus sur mon chemin une personne comme toi à nouveau. Heureusement, il existe des tas de gens intéressants et tout aussi particuliers, spéciaux, en ce monde. Alors je retiens la leçon : Si un jour, j'ai de nouveau cette intuition à propos de quelqu'un, j'agirai différemment, c'est promis.
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