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Mais euh, 23 ans, Grenoble

J'avoue la coloc présente un inconvénient majeur... Surtout quand on est la seule fille et que l’on s’applique à conserver cette image idyllique :
Fille = chose charmante et innocente qui sent bon du matin au soir, un délice de pureté et de grâce divine.
Mais voilà, tout cela n‘est qu’un leurre car bien évidemment, tout ce qu’on avale ne s’envole pas en vapeur d’eau divine lors de notre sommeil. Et la fille, parfois, hélas, va elle aussi, bien discrètement au petit coin...
Depuis un mois que je vis avec tous ces mâles et qu’à mon grand damne le trône me nargue bien au milieu de l’appartement, non pas dans un petit coin reculé, mais bien collé à la fois au salon, à la chambre d’un des mâle et en face de la cuisine. O malheur !
J’ai vite dû adopter des technique très élaborées de tortillage-sur-trône pour éviter ce bruit tout a fait incommodant du pipi contre la cuvette, et pour le reste je suis obligé d’attendre qu’ils soient partis travailler.
Et oui mon petit patron, c’est parce que je fais caca que je suis en retard un matin sur deux, et non pas parce que je suis trop longue à mettre mon mascara !
Hier soir en rentrant j’effectue mon habituel check up : leurs manteaux ne sont pas au porte manteau, ni leur voiture au parking, miracle ! Je n’aurai pas à attendre jusqu'à demain matin, je n’aurai pas mal au ventre toute la nuit !

Je me précipite dans les toilettes, ne prenant même pas la peine de fermer la porte, il faut faire vite, ils peuvent arriver à tout moment, et il faudra aussi mettre en place des stratagèmes de dissipation d’odeurs.
Je m’empresse, je pousse de toutes mes forces, et dans un fracas infernal et inavouable d’air et de matière fécale, je repeins littéralement la cuvette ! Quelle libération ! Un peu dégoûté de moi même...
Comment des sons et des odeurs pareils peuvent émaner de moi ?! je me surprends à chaque fois ! Mais tout de même un petit peu fière, je ressors -Bien évidemment après avoir pris bien soin d’effacer toute trace de mon abominable crime- et vais me laver les mains dans la salle de bain. Je me sens libérée, toute vidée et je me fais la remarque quand même que j’ai bien mal aux fesses !

Toute guillerette je chantonne en sortant de la salle de bain, j’avance dans le couloir et ! Bim ! Je tombe nez à nez avec mon coloc qui me regarde à moitié amusé à moitié dégoûté
- Tu m’as réveillé, il me dit simplement, avec un grand sourire.
Il avait dû sécher les cours et apparemment faisait la sieste dans sa chambre. Celle collée aux toilettes bien évidement.
Et moi béate, pétrifié, je ne bouge plus d’un pouce.

Des années d’applications qui partent en fumée !

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