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Colombine, 25 ans, Paris
J'avoue que je n'arrête pas de penser à toi.
J'avoue qu'il m'arrive aussi parfois de me dire qu'il serait temps que je me fasse une raison. Et c'est encore plus douloureux.
J'avoue que je me dis que les choses auraient été plus simples si je ne t'avais jamais rencontré.
J'avoue que j'ai craqué face à tes sourires énigmatiques et à ton regard qui essayait de capter le mien.
J'avoue que j'ai vite compris que tu étais un homme à femmes, par ton métier, et par goût aussi et surtout, je dois le reconnaitre.
J'avoue que tu as tendance à complimenter à tour de bras et que tu as toujours les yeux qui trainent à la recherche d'une belle fille, d'un beau specimen de papillon à mettre sous verre.
J'avoue avoir pensé être plus maline que les autres, m'être dit que j'allais prendre mon temps... d'autant plus que "je ne l'avais jamais fait". Et oui, méfiez-vous des filles qu'on dit allumeuses, elles cachent parfois de drôles de secrets.

J'avoue qu'effectivement on a pris notre temps, qu'au début c'était toi qui me courait après et puis petit à petit, quand tu as senti que la résistance faiblissait, tu as commencé à t'éloigner, à te faire plus distant, limite moqueur me rendant encore plus dépendante.
J'avoue que la première fois que nous avons échangé un baiser j'ai adoré. Je frissonnais, en partie à cause du froid mais aussi et surtout parce que je crois que j'étais en train de tomber amoureuse. Et qu'au fond de moi j'avais décidé que tu serais le premier.
J'avoue qu'on s'est ensuite beaucoup cherchés même si de ton côté tu continuais à faire ton Don Juan et j'en savais tout. Parce que je me renseignais. Et parce que tu ne t'en cachais pas aussi. J'affectais le détachement mais au fond de moi, j'avais la nausée.

Je suis partie pendant quelques mois à l'étranger, je te l'ai annoncé un soir, j'avais un peu bu, j'étais triste, tu avais tes groupies habituelles. Tu avais l'air de t'en foutre. Tu m'as dit que de toute façon je revenais. Je t'ai embrassé, limite en insistant. Je faisais pitié.
J'avoue que tu m'as atrocement manqué pendant ces sept mois. Aucune nouvelle si ce n'est une bise passée au téléphone alors que j'appelais un ami avec qui tu étais par hasard.

J'avoue que j'ai fini par rentrer. Un soir on s'est croisés. J'avais le coeur qui battait la chamade mais je ne voulais rien en montrer. J'étais distante. Tu faisais ton tactile et je te regardais d'un oeil amusé. Tu m'as confié tes histoires et tu m'as dis que tu avais rencontré une fille qui t'avait finalement quitté et que ça t'avait démoli. Pincement au coeur de mon côté mais je voulais profiter de ma soirée. Tu as fini par littéralement te jeter sur moi. On s'est embrassés longuement... ton odeur, tes mains, j'étais ailleurs... mais je suis rentrée sagement de mon côté. Je ne savais plus trop où j'en étais.

On se reperd de vue et puis un soir j'atterris chez toi par le biais d'amis communs. Tu me demandes avec combien de mecs je suis sorti pendant tout le temps où j'étais loin. Et puis tu me reparles encore de cette fille.
J'avoue que j'aurais dû alors prendre mes jambes à mon cou. En tout cas c'était ce que la raison m'ordonnait. Mais vous connaissez tous le dicton, le coeur a ses raisons que la raison ignore: ce soir-là j'ai fini dans ton lit. Et c'était ma première fois.
J'avoue que c'est toi qui m'a rappelée, on a remis ça et c'était parfait.
J'avoue que pour la troisième, c'est moi qui suis venu vers toi. Mais il n'y a jamais eu de troisième. Tu m'as dit que tu ne pouvais pas, que tu étais avec quelqu'un, plus précisément celle que tu avais traité de tous les noms quelques semaine avant. Le monde s'est effondré autour de moi, je suis rentrée complètement sonnée, humiliée, et avec ma dignité en morceau. Alcool et médicaments, je n'ai pas décollé de mon lit pendant trois jours.

J'avoue que je t'ai revue avec elle. Un très beau spécimen de papillon effectivement. Un beau couple d'amoureux qui s'embrassait... et dont l'homme me jetait parfois des regards par dessus l'épaule de sa bien-aimée, auxquels je répondais par le visage le plus glacial que je puisse afficher.
J'avoue qu'il t'arrivait parfois quand tu te retrouvais sans elle en soirée de venir discuter avec moi et d'avoir ce même regard que tu avais les premiers temps où nous nous sommes rencontrés.

J'avoue que je t'ai annoncé que je partais m'installer définitivement sur la capitale pour mon travail. J'avoue que même si c'était en grande partie dû à une opportunité professionnelle, tu n'as pas été étranger à la prise de cette décision. J'avoue avoir pensé au fameux dicton "Loin des yeux, loin du coeur".
J'avoue que ce dicton est une foutaise.
J'avoue que je crève de te revoir.

J'avoue que la dernière fois où on s'est vus, tu étais seul, tu avais les mains plus que baladeuses et tu m'as dit que tu avais envie de moi mais qu'il ne fallait pas. J'avoue qu'en partant au lieu de nous faire une bise, on s'est effleurés les lèvres.
J'avoue que je n'arrive pas à t'oublier. J'avoue que parfois je pense à ce qui pourrait se passer si l'on se revoyait, et j'avoue que c'est en partie à cause de cela que j'ai pris la décision de me reprendre en main et de dire adieu à mes vieux complexes.
J'avoue que j'aimerais que tu reviennes vers moi.
J'avoue qu'ici j'apprends à me reconstruire et à être heureuse... mais que pour le moment je ne suis pas une très bonne élève.
J'avoue que j'aimerais que tu ne m'oublies pas.
J'avoue qu'un jour j'aimerais que tu me dises: "Je t'aime."
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